Les origines du PostScript et son utilité

PostScript est un langage de programmation qui a vu le jour en 1982. L’éditeur de ce langage n’est nul autre que Adobe, la société réputée pour ses logiciels (Photoshop, InDesign, Lightroom, etc.). Adobe souhaitait à l’époque mettre en place un standard pour l’impression de documents. La démocratisation des ordinateurs personnels et l’avènement des logiciels de création, de retouche et d’édition ont créé un besoin criant de “traduire” ce qu’il y avait à l’écran afin d’obtenir un rendu identique lors de l’impression. Seulement, le langage d’un ordinateur et celui d’une imprimante sont très différents et les standards modernes n’étaient pas au rendez-vous à l’époque, laissant à chaque fabricant le loisir de développer à sa façon ce qui lui semblait le plus approprié. Inévitablement, cette situation a engendré des différences plus ou moins importantes dans le résultat final sur le papier.

La solution d’Adobe a été de créer un langage intermédiaire entre l’ordinateur et l’imprimante afin d’établir une communication précise entre les deux et ainsi permettre un niveau de qualité et de détails très élevés. C’est un peu comme si deux personnes de langues différentes discutaient par le biais d’un interprète. La communication devient alors possible, pour autant que l’interprète ait les compétences nécessaires pour faire un travail de qualité. Justement, cet “interprète” sous forme de langage développé par Adobe, a été mis à jour au fil des années afin de tirer avantage des nouvelles technologies matérielles, augmenter la performance et optimiser la qualité du rendu. Adobe PostScript a vu le jour en version 2 (1991), puis en version 3 (1997), apportant fiabilité, rapidité et performance.

Fait intéressant : PostScript est inspiré du mot latin “post-scriptum”, le fameux “PS” que l’on place souvent à la fin d’un message, d’une lettre ou d’un document. L’extension d’un fichier PostScript est également “.PS”, tout simplement.

Peu de temps après la création de PostScript, Adobe lançait également en 1992 un nouveau format de fichier qui contenait l’ensemble des éléments nécessaires pour “reconstituer” la ou les pages créées/éditées depuis un logiciel. Ce format devait être simple d’utilisation, aussi bien pour la création que pour le visionnement de documents, sur les différentes plateformes informatiques. Ainsi, le format “Portable Document Format” a vu le jour. C’est le fameux PDF que nous utilisons aujourd’hui ! Adobe a utilisé sa technologie PostScript pour développer ce nouveau format, un acquis important pour l’éditeur. Le développement de PostScript a donc été abandonné en 2007, cédant sa place au format PDF qui devint rapidement un format incontournable et finalement une norme ISO (ISO 32000-1) en 2008.

Comment fonctionne le PostScript ?

Sans entrer dans une description complète des tenants et aboutissants technologiques du langage PostScript, voici les différents événements qui se produisent lorsque vous appuyez sur “Imprimer” depuis un logiciel pour matérialiser le document sous forme d’impression papier.

Tout d’abord, le pilote d’imprimante, installé sur votre ordinateur, créer un “programme” constitué d’instructions en langage PostScript. Ces instructions précisent l’emplacement du texte et des images, les différentes couleurs utilisées, etc. Ces informations sont détaillées au pixel près et permettent à l’imprimante de recevoir avec précision tout ce qui doit être rendu sur le papier. Le processeur de l’imprimante ingère toute cette information et créer une image très finement “quadrillée” (ou raster image, dans le langage technique) comprenant chaque pixel à traiter. Toute cette procédure utilise des ressources au niveau du processeur et de la mémoire. Les fichiers plus volumineux nécessiteront des caractéristiques matérielles adaptées afin de traiter plus rapidement les tâches d’impression. À cet égard, nous verrons plus loin les avantages d’une version matérielle du PostScript.

À l’issue de ce traitement, l’impression du document est lancée et se concrétise par la version papier de celui-ci.

On peut désormais noter la différence entre le traitement d’un fichier PostScript et un fichier PDF. Le fichier PostScript est constitué d’instructions que l’ordinateur et l’imprimante pourront interpréter avec précision afin de créer une “image” du document. Le fichier PDF est un ensemble d’éléments déjà mis en forme et finalisé, incluant à la fois les instructions (PostScript) et l’image dite “raster”. On voit tout de suite la raison pour laquelle le format PDF a rapidement pris le dessus pour la plupart des usages que nous en faisons de nos jours. Le format PDF est une solution “tout en un” alliant facilité de partage et simplicité d’utilisation.

Adobe développait également depuis 1987, en partenariat avec Aldus (qui se souvient de PageMaker ?), un format de fichier destiné exclusivement aux images de type vectoriel. Ce format basé sur la technologie PostScript permettait l’impression d’images ou graphiques avec un très haut niveau de détail et de précision. Ce format reste encore aujourd’hui un incontournable dans le domaine de l’impression et du design graphique : Encapsulated PostScript (PostScript Encapsulé) ! Ce type de fichier porte l’extension .EPS et peut être utilisé dans d’innombrables logiciels de retouche, de design et de mise en page, sur la plupart des plateformes (Mac, PC, Unix, etc.). Il s’agit d’un standard universel au même titre que le PDF. Un des avantages importants du format EPS est que chaque image est à “échelle variable”. L’image peut être agrandie tout en conservant ses propriétés au niveau des détails, contrairement au fichier de type .JPG, par exemple.

Le module PostScript : Un boost de performance

Les notions de précision et de performance ont été évoquées précédemment dans cet article. Voyons maintenant comment Adobe est parvenu à optimiser le traitement des fichiers PostScript lors du lancement d’une tâche d’impression. Le principe est le même pour l’optimisation du stockage externe de grande capacité ou du rendu vidéo pour les applications professionnelles (et de jeux vidéo !) : l’ajout d’une composante matérielle qui prend en charge tout le calcul et l’interprétation des instructions PostScript lancées vers l’imprimante. Le module PostScript est une pièce d’équipement informatique dotée d’un ensemble de composantes électroniques, de circuits imprimés, de mémoire et de processeurs prenant en charge l’ensemble des instructions contenues dans les fichiers PostScript. En transférant la charge de travail vers le module, l’ordinateur est allégé et la tâche d’impression se fait beaucoup plus rapidement, sans risque de mauvaise interprétation au niveau du langage, du pilote d’impression, etc.

Moxule PostScript pour Epson SC-T series

Le module PostScript que vous voyez sur cette image a été conçu spécifiquement pour certains traceurs techniques Epson de la gamme SureColor SC-T de séries 3, 5 et 7. Le module s’insère directement dans l’imprimante et prend en charge les tâches d’impression de façon automatique. L’utilisation du module PostScript apporte de nombreux avantages dont la gestion des impressions par lots et l’impression sécurisée de PDF. Un disque dur interne de 320 GB permet la gestion de la file d’attente des tâches en cours, la sauvegarde et la réimpression de certaines tâches, au besoin.

Il existe donc plusieurs modèles de Module PostScript, à choisir selon le type d’imprimante. Outre les traceurs techniques SC-T3200, SC-T5200 et SC-T7200, le module est aussi disponible pour certaines imprimantes à jet d’encre grand format photo, dont la SureColor SC-P6500D, capable de tirages jusqu’au format 24" (610mm). Dans le contexte d’un usage professionnel nécessitant l’impression de documents volumineux et complexe, le module PostScript s’avère un avantage important pour le traitement efficace et rapide de tirages CAO, CAD ou SIG, ainsi que la photographie ou le design graphique.

Les agences de publicité, les bureaux d’architectes ou les laboratoires d’impressions, entre autres, apprécieront la flexibilité et la performance accrue qu’apporte le Module PostScript. Il offre une gestion optimale du flux de production et permet un rendu hautement qualitatif et précis, tout en allégeant la charge de travail sur les postes postes de travail.